23 août 2010
J’ai deux problèmes …
Le premier, c’est la grande difficulté à coucher sur le papier ce que je peux percevoir d’une scène observée et qui me séduit ou bien les images que je peux avoir en tête.
Prenons un exemple : je me promène dans une ville, au caractère fortement médiéval de préférence, et je vois un bâtiment qui m’attire l’oeil. Mon cerveau observe, analyse, décortique le bâtiment en question. Je suis séduite par des formes, des couleurs … mais que faire de tout ceci.
Ma tête bouillonne, les mots, les idées se bousculent mais mes mains ne prennent pas le relais. Que représenter ? Et comment ? Voilà l’épineux problème que je me traine depuis une éternité !
Ayant pris conscience de cela assez récemment, j’ai finalement réfléchi à un moyen de m’en sortir : ralentir un peu ce bouillonnement interne face à la scène, prendre conscience des deux ou trois éléments maximum qui ont retenu mon regard, et ne représenter que ces deux ou trois éléments, avec le medium approprié.
En voici une mise en oeuvre. Je précise que cela a été fait d’après une photo, mais finalement, cela ne change rien du tout au processus, car le bâtiment en question m’avait beaucoup plu. C’est juste un peu plus confortable que de dessiner dans la rue 😀
La présence du texte ne fait que renforcer, compléter l’image. J’ai besoin de ce texte pour le moment.
Évidemment, ce n’est pas une image entière, complète, ni même composée. Il y a des lourdeurs, des éléments qui sont encore de trop. Mais, j’ai vraiment l’impression d’avoir mis sur papier ma vision. Je ne me suis pas contentée, comme à l’habitude, de toute représenter, le plus fidèlement possible, ou bien de m’efforcer d’avoir une vision d’ensemble alors que ce n’est pas comme cela que je perçois les choses.
C’est un premier pas. Bien sûr, l’expérience demande a être répétée, approfondie, le processus évoluera probablement, mais une porte s’est ouverte. Par exemple, je sais déjà que j’ai une deuxième image à faire à partir de cette même photo, c’est celle d’un gros plan sur un losange de briques plates, afin de montrer la diversité des brun/rouges que j’aime beaucoup.
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Le second problème, c’est que je ne peux pas me limiter à une ou deux activités. Il y a des gens qui se consacrent toute leur vie à la peinture, la calligraphie ou encore la musique. Ils approfondissent leur pratique, ils maitrisent leur technique.
Mais moi, j’ai trop de passions, trop de curiosité, trop d’envies. Je ne me plais que dans la diversité et le butinage. Mais en même temps, lorsque je pratique une activité, je m’angoisse m’inquiète du fait que je ne pratique pas les autres perdant ainsi la possibilité de l’approfondissement, de la maitrise … insoluble paradoxe.
Alors tant pis, j’assume mon papillonnage, ma curiosité, ma superficialité aussi (ça existe ce mot ??). Je prends chaque nouvelle « production », si minime soit-elle, comme une petite expérience de plus, qui sera peut-être utile plus tard … ou pas !
Il y a environ deux semaines, au fin fond d’une caverne d’Ali Baba bretonne qui tenait lieu de librairie, j’ai trouvé un livre sur la construction géométrique des motifs celtiques et bretons. En préambule, l’auteur explique qu’un de ses objectifs est de réconcilier les lecteurs avec la géométrie. Que j’ai pu haïr la géométrie (jamais rien compris) … mais que j’ai pu adorer manipuler un compas et tracer des rosaces en tout genre !
Et bien voilà , je suis réconciliée et ça donne ceci :
Certes, le motif n’est pas très complexe, une fois qu’on a compris la méthode de construction. Il y a des modèles autrement plus compliqués dans le bouquin, mais c’est un début qui me plait.
Et en plus, c’est un peu un retour aux sources, car c’est en cherchant, sur Internet, une méthode pour tracer des entrelacs que j’ai découvert, il y a 6 ans, les crayons de couleur, me conduisant au dessin, à l’aquarelle … et tout le cheminement qui a suivi …
Coucou,
au risque d’être un peu laconique je dirais : Va Noon ! File droit devant et ne regarde dans le rétroviseur que lorsque TU as l’intention de changer de direction car comme le dit la vieille et sage tortue : Nouilles, pas nouilles ? etc… Là ça fait un peu : Pinceau, pas pinceau ? Crayon, pas crayon ?… Non ?
Pour ce qui est de ta diversification que tu juges « excessive » il est AMHA possible de le considérer sous un autre angle en considérant qu’il s’agit d’une recherche créative qui vise à trouver des points d’accroche entre différents centres d’intérêt afin de produire, à terme, un résultat singulier et spécifique… Dès lors, les DEUX problèmes évoqués seraient un peu autre : Garder confiance et Admettre que le temps doit faire son affaire pour « fertiliser » tout ça.
Le chemin de Noon n’est-il pas un voyage au long cours ? On ne court pas la marathon comme un 100m… Tes critères d’évaluation et a fortiori d’auto-évaluation doivent être adaptés au « mode » de cheminement. Ne crois-tu pas ?
PS : ta caverne d’Ali Baba bretonne, elle n’aurait pas été un peu « évangélisée » par hasard ? ;-))
Jolie et juste conclusion à cet article, qui en était dépourvu (telle la cigale quand l’hiver fût venu).