24 mai 2010
L’anatomie et moi
Pfiou, déjà deux semaines depuis le dernier article … Faut dire que je ne peux pas ET travailler sur tous les fronts ET publier un bla-bla régulièrement. Il faut choisir ! Mais voici quand même un petit résumé de ces deux dernières semaines.
Je vous présente tout d’abord une demoiselle Khéra au printemps (on clique pour voir en plus grand)
Depuis le temps que je voulais me lancer dans le dessin de personnage (humain ou pas) … j’ai fini par trouver quelques bons bouquins, dont un qui devrait débloquer pas mal de choses.
Jusque-là , j’étais restée bloquée sur le fait qu’il fallait bosser l’anatomie. Oui, mais ça veut dire quoi bosser l’anatomie ? S’apprendre par coeur le nom et l’emplacement de chaque muscle ? Recopier à n’en plus finir des planches d’écorchés ? J’avais un peu essayé, ça m’avait très rapidement barbé.
Je faisais fausse route … ce livre m’a ouvert les yeux : The energetic line in figure drawing, d’Alon Bement.
Le titre m’a intrigué … et pour cause : ce livre traite de tout sauf d’anatomie. En revanche, il explique très bien comment aborder le dessin de personnages en partant de la silhouette générale et en essayant de « capter » l’essence du mouvement, le rythme qui sous-tend l’attitude du personnage.
Ca a l’air confus comme ça ^_^ mais concrètement ça donne des exercices tout simple, qui prennent pas la tête, de simples courbes, convexes ou concaves, qui s’enchainent selon un rythme précis :
Mais au-delà de la capacité à dessiner de simples silhouettes, je crois que j’ai (enfin) compris que l’essence même du dessin, de la peinture, dans leur dimension figurative, est de « saisir » une sorte de résumé de la scène que l’on souhaite représenter. Mais un résumé, ce n’est pas une juxtaposition de petits éléments précis, c’est un tout, concis, qui représente l’essentiel, l' »essence ». Les détails, la précision viennent ensuite se greffer sur cette sorte de résumé originel.
A titre d’exemple (parce que je sens que c’est encore confus ce que je raconte °_°), voici un homme en action, dessiné d’après photo. Le dessin a commencé par deux courbes principales, qui représentent, à elles seules, l’action. Tout le pari est là . Si cette première étape est juste, le reste suivra.
En l’occurrence, tout n’a pas suivi, car les proportions ne sont pas exactes, mais je pense qu’on « sent » le mouvement du gars, malgré toutes les erreurs anatomiques de ce dessin. Autrement dit, bosser l’anatomie, c’est utile, pour les finitions. Mais il faut construire les fondations d’abord 😀
J’ai comme l’impression que ce que j’ai commencé à comprendre va produire une petite révolution personnelle : la capacité, que je cherche depuis si longtemps, à saisir l’essentiel, à synthétiser, à s’exprimer avec une économie de moyen et malgré tout une certaine subtilité.
Il reste encore beaucoup de travail, mais une nouvelle voie s’est ouverte.