Le chemin de Noon : errances » Ma première commande

11 avril 2010


Ma première commande

Rappel des épisodes précédents :

En février dernier, j’étais contactée, durant le salon Zone Franche, par un auteur désirant une carte illustrant l’univers de sa série de 4 livres. Il s’agissait d’une commande, c’est-à-dire d’un travail rémunéré.

Il y a 3 semaines environ, je vous montrais quelques petits essais, par le biais d’un comparatif entre la gouache et l’acrylique.

Et bien voilà, le travail est terminé … et le client est content 🙂

En dehors de l’état de ma fierté personnelle par rapport à cet évènement, voici ce qu’il en ressort :

J’ai découvert l’acrylique …

Jusque-là, j’avais délibérément refusé de m’y intéresser, étant peu attirée par la peinture avec un grand P. Mais pour des raisons pratiques, l’utilisation de l’aquarelle et de la gouache ne me permettait pas d’obtenir le rendu souhaité. Je n’ai donc pas hésité un seul instant à basculer vers ce médium, qui m’a donné entière satisfaction.

Les avantages sont les suivants :

– On peut travailler en transparence, presque comme à l’aquarelle ou en opacité, ce qui permet de modifier, rajouter, voire supprimer des éléments entiers de l’image sans trop de dégâts.

– Par dessus la peinture, on peut travailler aux crayons de couleur, pour rajouter de petits détails impossible à réaliser au pinceau,  et à l’aquarelle, sous forme de glacis.

– Ca sèche vite, plus vite que l’aquarelle puisque le support n’absorbe pas l’eau (et donc ne la retient pas). Mine de rien, on gagne du temps.

Tout ça m’a donné des envies de peindre :-p

J’ai expérimenté le processus recherches > réalisation …

En travaillant pour moi-même, je n’avais jamais de « méthode », de « processus ». J’étais toujours plus ou moins guidée par une envie, ou un exercice cadré.

Mais là, point de modèle, point d’exercice, la feuille blanche, avec un gros point d’interrogation en filigrane, et un travail à livrer, coûte que coûte.

Bon, page blanche, pas complètement car j’avais malgré tout une base de carte bidouillée par l’auteur. Néanmoins, il a fallu que je fasse des recherches pour trouver les couleurs, le rendu, les symboles, etc … L’évaluation a priori du temps passé pour ces recherches est quelque chose de difficile quand on a aucune expérience. Mais j’ai vite compris que c’était une étape essentielle du travail, et qu’on a tout intérêt à y consacrer le temps qu’il faut.

En revanche, par rapport à la réalisation de la carte finale, les recherches ne sont pas ma tasse de thé, en tout cas pas pour le moment. Je ne les vois que comme des enchaînements de problèmes, de casse-têtes à résoudre, sans aucun résultat visible immédiatement. Suis encore trop impatiente quoi ^_^

Je n’ai pas utilisé mon style habituel …

C’est peut-être là l’évènement le plus marquant : si j’avais fais la carte pour mes propres besoins, je ne l’aurais pas du tout fait ainsi. J’ai donc du me détacher de mes goûts personnels, pour tenter de percevoir ceux du client. Autrement dit, se mettre dans la peau de quelqu’un d’autre.

C’est … troublant … mais inévitable dès lors qu’on accepte de travailler pour autrui.

Si ce type de situation devait se reproduire, il faudrait que je gère une alternance entre travail personnel et commande. Or là, j’étais incapable de travailler sur autre chose, pour deux raisons : un vague sentiment de culpabilité (quand je travaille pour moi, je ne travaille pas pour le client) ainsi que l’impossibilité de me concentrer sur une autre sujet. Tout cela ne traduit que mon manque d’expérience, tout simplement.

La conséquence immédiate, c’est que j’ai une folle envie de faire des trucs pour moi, comme j’en ai envie, pour me libérer des « obligations » de ces dernières semaines.

Pour conclure …

J’ai tâtonné avec la méthode, les outils, le style … donc forcément je ne suis pas enchantée par le résultat. Mais ce n’est qu’un pas de plus sur mon chemin 😉

Trève de bla-bla : voilà donc le résultat de ma première commande (on clique pour voir en plus grand et on n’oublie pas de cliquer sur le petit carré blanc avec les deux triangles pour voir les détails)

khalonbleizh

NB : la carte ne présente pas les légendes, car les livres ne sont pas encore publiés.

Et juste pour la petite histoire, la carte comportait un chemin à l’origine, mais ça ne plaisait pas à l’auteur donc je l’ai supprimé.
J’ai malgré tout gardé la carte à ce stade : La carte avec le chemin

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