21 mars 2010
Les résultats du dimanche soir
Evidemment, pas les résultats électoraux 😉
Non, un match bien plus passionnant : gouache contre acrylique.
Résumé des épisodes précédents :
– pour la carte qui m’a été commandée et qui doit être en couleur, j’ai tout d’abord proposé un essai à l’aquarelle qui n’a pas plu en raison de la douceur des tons qui ne correspondait pas à l’univers du livre.
– je me suis donc retournée vers la gouache, plus opaque, qui devait me permettre d’obtenir des couleurs plus saturées et plus vives. C’est bien ce type de coloris qui était recherché, en revanche, moi, je n’étais pas satisfaite du résultat.
– j’ai tourné et retourné le problème et fait différents essais en mêlant gouache et crayons de couleurs … toujours déçue.
– hier, je suis revenue des courses avec une boîte de peinture à l’acrylique (achat qui me titillait depuis bien longtemps). Et cet après-midi, après avoir fait un rapide nuancier (comme j’en ai l’habitude), j’ai fait un énième essai de colorisation d’une « mini-carte ».
Résultat : je me suis régalée, tant par la méthode de travail que par le résultat.
En effet, l’acrylique m’offre de nombreux avantages, par rapport à la gouache :
* une première couche assez diluée peut être posée, sans crainte de la ruiner avec les couches suivantes, il est donc possible de travailler sur un dessin sous-jacent qui reste visible un certain temps, mais qui finit par disparaître sous la peinture
* la peinture peut être appliquée soit en glacis pour donner des nuances à une couleur de fond, soit en épaisseur, pour donner de la texture, avec tous les intermédiaires possibles
* le crayon de couleur se superpose très bien, pour ajouter quelques menus détails ou ombrer légèrement certaines zones
* le résultat possède un fini légèrement satiné bien plus agréable à l’oeil que la matité crayeuse de la gouache
* enfin, les couleurs sont vives et lumineuses, bien plus qu’Ã la gouache
Je comprends maintenant pourquoi nombre d’illustrateurs travaillent avec de l’acrylique.
Pour illustrer mon bla-bla, voici donc deux « mini-cartes » : une à la gouache, l’autre à l’acrylique. Les différences constatées ne sont pas très visibles à l’écran, mais elles sont bien réelles.
Y’a pas photo, la version acrylique est bien plus agréable. Une fois trouvé le juste milieu entre texture et fluidité, on obtient quasiment ce qu’on veut. Le côté irréversible de l’acrylique peut faire peur, mais si tu travailles effectivement en glacis légers, c’est rarement dramatique.
Enfin, après cop je trouve le traitement des montagnes plus « carte », justement, certainement parce que le racé est encore visible, et elles gagnent en lisibilité.
« le côté irréversible de l’acrylique peut faire peur »
Depuis le temps que je travaille à l’aquarelle, je crois bien que je suis vaccinée définitivement contre l’irréversibilité 🙂 Au contraire, l’acrylique me permet de revenir et revenir autant de fois que je le souhaite, ce que ne permettra jamais l’aquarelle. Je suis donc infiniment plus sereine.
Quant à la différence de lisibilité, elle tient aussi au fait que les deux mini-cartes ne font pas la même taille, celle à l’acrylique fait à peu près la moitié de celle à la gouache. J’ai dû employer des pinceaux ridiculement petits, ce qui n’aide pas surtout quand la peinture est un peu pâteuse … Pour la version finale de la carte, je vais travailler un peu plus grand, fort heureusement.