Le chemin de Noon : errances » Changer d’approche

19 juin 2009


Changer d’approche

Comme je le disais précédemment, après avoir passé plusieurs mois à changer mon approche de la peinture, l’envie de dessiner me ronge.
Mais pas l’envie de dessiner « comme avant », non, surtout pas. L’envie d’entamer aussi un changement.

Alors, on respire bien fort, on pose la pointe de son stylo sur la feuille et on y va :


21*29 cm (cliquez pour agrandir)

Première surprise : les proportions sont plus faciles à attraper si on ne construit pas, mais si on dessine pas à pas en « caressant son sujet », avec beaucoup de concentration et d’observation

Deuxième surprise : il est plus efficace de dessiner avec un outil qui ne s’efface pas, car forcément, on y réfléchit à deux fois avant de faire une trace

Troisième surprise : le dessin est plus expressif si on ne s’évertue pas à dessiner mais à « ressentir » le sujet.
Et comme par hasard, je tombe sur cette phrase aujourd’hui : « The mark on the paper is a visual trace of your experience. » Robert Kaupelis

L’approche de R. Kaupelis décrite dans son livre Learning to draw, a creative approach est simple :

– on commence par le « drawing contour« , qui consiste à dessiner lentement ce que l’on voit et pas autre chose, comme si on touchait le sujet, sans lever le crayon de la feuille, ni regarder son dessin. Après quelques centaines de dessins de ce type, on peut passer à l’étape suivante …

– le « quick contour« , qui consiste à faire du drawing contour, mais plus rapidement, nous obligeant ainsi à simplifier, à chercher l’essentiel, la structure. « Don’t worry about the art quality of your first hundred drawings; this is an exercice and there will be enougt time to make « good » drawings after these initial experiences. »

– donc, quelques centaines de dessins plus tard, on peut passer au « gesture drawing« . Il s’agit maintenant d’inverser la vapeur en dessinant « le tout » et non plus les détails avec une économie de moyen. On ne dessine plus le sujet, mais l’action du sujet.

– à ce stade, on peut raisonnablement aborder le modelé, mais toujours avec une approche « tactile » du dessin. Modelé du sujet, puis modelé de l’espace (avec en particulier l’approche des espaces négatifs).

– il termine pas le dessin de mémoire et le dessin automatique.

– et enfin, le dessin d’après projection (ou photo, ça revient au même). Si vous arrivez jusque-là, vous êtes très fort, parce que pour développer une approche tactile du sujet à partir d’une photo, il faut quand même une bonne dose d’imagination (et peut-être d’autre chose ^_^).

(Il est tout de même édifiant de s’apercevoir que, souvent, on adopte la démarche inverse, à savoir dessin d’après photo, en travaillant surtout le modelé, et après, on pleure parce qu’on est incapable de faire un dessin synthétique et expressif 🙂

Voilà. Je n’ai écrit ce piètre résumé que dans un but : trouver le courage de changer d’approche, de suivre un guide, pour continuer ma route.

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  1. Agloup dit :

    Et bien puisque l'errance semble toucher à sa fin au profit de la navigation (cf. "guide", "route"), je te souhaite "Bon vent !" pour chaque "passage de cap"…

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