22 octobre 2008
la bonbonne va exploser
C’est bien comme cela que je me sens physiquement. L’impression d’avoir contenu, retenu des tas de choses pendant très longtemps (idées, émotions, actes) et d’avoir enflé, enflé, enflé. Je me déforme pour contenir la pression grandissante. Par moment, il y a des fissures et ça s’échappe un peu, parfois ça éclabousse les autres. Je rebouche bien vite les fissures, mais à force de poser des rustines …. ça fragilise l’ensemble.
Ca va pas être beau quand ça va exploser :-)))
Un petit état des lieux s’impose :
1- Je reste persuadée qu’une démarche artistique, c’est une activité à plein temps et pas une activité qu’on case dans les trous hasardeux d’un emploi du temps déjà bien chargé. Je le vois bien à travers tous les sites d’artistes que j’ai pu regarder, toutes les bio que j’ai pu lire, etc … c’est une évidence.
Cet état de fait me pose de plus en plus de problème, et je n’y vois aucun solution.
2- Je suis désormais certaine que l’activité artistique est une activité corporelle, un mode d’expression corporelle à part entière. On fait passer quelque chose de nous dans ce que l’on crée, quelque chose qui sera reçu « physiquement » par le spectateur (ou pas d’ailleurs mais peu importe). A la différence de la danse où émission et réception sont simultanées, dans les arts graphiques, le flux est asynchrone. Mais dans le fond, le processus est le même.
Je « sentais » cela depuis un moment et hier, je l’ai entendu clairement exprimé par Olivier de Sagazan dans une vidéo où il parle de sa démarche. Il emploie les termes de circulation extra-corporelle (terme qui par ailleurs me renvoit à des évènements particulièrement douloureux, mais ça n’a rien à voir).
Quand j’arriverais à ouvrir ces vannes-là (décidément, je donne dans la plomberie ces temps-ci), la circulation pourra se faire.
… concrètement, ces constats n’engendrent pas grand chose pour le moment …